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Face au monstre…

Pablo Reyes est un sympathique étudiant qui doit soutenir sa thèse l’avant dernière semaine de Mars au sein de notre brave LIUM. Je reçois jeudi dernier un mèl de ce charmant garçon m’enjoignant de courir à la mairie car au Chili, on lui refusait son visa car il n’avait pas de “certificat d’hébergement”. Il me demande donc de lui en faire un et de lui expédier ce mercredi. Je ne refuse pas et vais donc à la mairie avec une facture EDF et mon passeport sous le bras (je me disais bon une facture pour justifier de mon adresse et un passeport pour dire que j’existe, ça devrait suffir). Arrivé dans le hall de la mairie, on m’invite aussitôt à ressortir pour aller à l’état-civil situé l’autre bout de la place. Je m’en vais donc à l’état civil. Je m’assois et dis “je voudrais faire une attestation d’hébergement”, je montre ma facture et mon passeport à la préposée. Elle me toise bizarrement et me dis “je reviens”. Elle revient donc avec dans sa main une feuille expliquant la marche à suivre et surtout la liste de documents à fournir:

- le bail locatif
- une quittance
- deux factures récentes (moins de deux mois): eau et edf
- ma dernière fiche de paye
- mon avis d’imposition
- mon passeport
- un timbre fiscal de 15 euros
- les dates de séjour de mon ami

Je ne dis rien mais enrage un peu de la tournure des évènements (15 euros pour inviter un ami chez soi, je trouve que faut pas pousser mémé aux orties).

Je m’en vais donc à la quête aux documents et au timbre. L’épisode du timbre fut croquignolet, la préposée de l’hôtel des impôts me le “vendant” comme si on était au marché de Jacobins: “Et un beau timbre pour le monsieur, un beau!!”. Je ne souris même pas. Et elle me fait un grand aurevoir sur un ton goguenard. Je fais une moue incompréhensible et maugrée un “aurevoir” aussi.

Je rassemble toutes les pièces et m’en retourne au bureau et là le drame: ma fiche de salaire était celle de décembre 2004. La préposée neurasthénique me le fait remarquer et m’exige celle de février. je lui explique benoîtement que je ne l’ai pas reçue. Elle me dit que ce n’est pas son affaire et que je dois retrouver cette fiche sinon pas de certificat d’hébergement, de plus, elle me demande le numéro de passeport de Pablo dont je n’ai aucune idée. Je lui fais remarquer que le certificat est à destination du consulat français au Chili et que donc eux là-bas connaissent ce numéro. Je lui fais aussi remarquer que 15 euros pour avoir le droit d’inviter un ami, je trouve ça un peu énorme. Fière comme la loi et belle comme un automate, elle m’annonce que c’est nouveau et que ça change tout le temps d’ailleurs. Je m’en vais plutôt amer.

Ce matin, après avoir reçu les coordonnées de Pablo, je m’en retourne vers notre amie administration: arrivée 8h30, deuxième de la file. la première femme est bien vite rejetée car les deux fonctionnaires chargées de son dossier ne se sont pas laissées une note qui permet de faire avancer son dossier. La pauvre dame resta assise à côté de moi pendant 45 minutes à attendre l’arrivée de la fonctionnaire suivante. Vient mon tour: je commence par plaisanter avec la préposée (pas la même que hier après-midi) pour me la mettre dans la poche. N’ayant pas ma fiche de février, je le lui fais remarquer et lui donne les fiches de décembre et janvier. Elle me dit que c’est pas important (!!) et me fait remplir un papier qui raconte comment est fait mon appart (surface, sanitaires). Je suis heureux et me dis c’est bon. Sauf que le document que je reçois en contrepartie est un récipissé de demande de certificat d’hébergement. Je lui dis : “mais le certificat d’hébergement ?”, “Vous l’aurez dans deux semaines si votre dossier est accepté”. Terreur, Pablo doit arriver lundi!! Je m’en explique, puis s’en suit une longue explication de par où va transiter mon humble imprimé (un brave tour du monde qui risque de se terminer sur le bureau d’un juge anti-terroriste) . Autour de nous un grand remue-ménage: une femme a perdu tous ses documents d’identité et se fait balader entre l’état-civil et la police car la police ne veut lui faire de déclaration de perte sans docs d’identité et l’état civil ne veut pas lui donner ses données sans déclaration de perte de la police. La pauvre fille craque. Ma préposée me dit: “Ha c’est pas possible de bosser dans des conditions pareilles”. Je ne bronche pas. Je lui demande quand même par quoi pourrait être motivé un refus (vu qu’il y a marqué “sous acceptation du maire”), elle me dit ne rien savoir à ce propos. Fin de l’histoire: elle m’invite à repasser un jour pour avoir mon fameux certificat. Je lui dis alors que je vais envoyer mon récépissé de demande d’hébergement à Pablo pour qu’il le montre au consulat et qu’on verra. Affaire à suivre.

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