
Le blues de l’Ibis
Un petit rappel de la situation : mon contrat à Rennes est sur un projet européen qui rassemble 23 industriels concurrents pour faire une “plateforme” regroupant les nouvelles fonctionnalités des cartes à puce de demain.
Mon premier déplacement dans le cadre de ce projet a eu lieu mardi dernier dans la belle ville de La Ciotat, pour une réunion de lancement des sous projets. Tout commence par un bon voyage en première classe, 7h heure et puis cette arrivée à Marseille où ils ont déclenché le plan canicule niveau 3, et une brume d’eau fraiche est pulvérisée dans la gare, les femmes en raffolent.
Déjà, je n’étais pas pour voyager en première, et après mon trimestre dans les bus péruviens je trouve que la seconde classe est bien comfortable. En plus, c’est nos sous qu’on gaspille avec ces conneries de 1ere classe. Bon, mon chef a dormi presque tous le trajet en prétextant une crève. On arrive le soir dans notre hotel Ibis, prix de la nuit : 78 euros.
L’histoire m’apprendra un peu plus tard qu’on ne nous rembourse que 38 euros sur ladite somme. Après un savant mais rapide calcul, je me rends compte que ça correspond à un mois d’hotel au Pérou.
Du coup, la vue sur la mer, avec en arrière plan les chantiers navals, à comme un arrière gout d’eau salée, et je trouve vraiment fade cet hotel au milieu des pins, peuplé de gens en cravatte.
Mon premier coup de blues depuis mon retour, qui a même été renforcé par le simili de réunion du lendemain. Il y a déjà 100% de retard sur la première phase du projet, qui a commencé il y a 6 mois. D’après la présentation que j’ai vue, ils ont mis 6 mois pour un tableau excel sur ce qu’il doit y avoir dans la “plateforme”.
Une plateforme d’ailleurs sans application précise envisagée …
Tout ça me laisse rêveur sur le monde de l’industrie. En plus, il y avait surtout des dirigeants, au top de leur compétence … avec le nez un tout petit peu dans le guidon, et à mon avis trop près d’un mur bien haut.
Ajouter à la réunion les 7h de TGV pour rentrer à Rennes et vous avez l’équation d’un déplacement bien fructueux, qui ne viendra sans doute pas combler la dette publique.
Bon j’arrête, mais si on pouvait reculer un peu de temps en temps, on y verrait vraiment plus clair.
On dira ce qu’on veut sur le foot, mais au moins les footballeurs quand ils ont la balle, ils relèvent la tête.
Et les péruviennes, quand elles baissaient les yeux, c’était pour ramasser des mangues.
Allez les grecs !
… Un indépendantiste de la recherche