Archive for January, 2005

Les Aventures d’un chinois en Chine

Tuesday, January 25th, 2005

Le sol est blanc, la neige tombe et je me sens apaisé.
Tant de choses à dire depuis mon mois de silence sur le blog, outre le fait que, maintenant c’est sûr, les schleux ne savent pas apprécier la cuisine : la raclette avec que des légumes, dans un pays où la charcuterie est reine, me donne bien raison. Quoi d’autre, la mère de Lady D connait “Dschinghis Khan” : encore une preuve de l’excellent goût teutonique (sa mère, bien sûr).
En vrac, j’ai appris le snowboard ce week-end, c’était trop mortel, même si j’ai encore des courbatures et mon poignet droit hors d’état de nuire (vous avez vraiment l’esprit mal placé, Très Chers !).
A l’Est d’Eden
Sans transition, la nouvelle la plus importante : voilà, s’en est fini de Herbolzheim. Je déménage pour aller toujours plus à l’est. A partir du 14 février (salut les coeurs brisés), il faudra, pour me trouver, faire 400 kms de plus et pousser jusqu’à Ingoldstadt, petite bourgade de la Bavière, à 100 kms au nord de München. Je vais prendre encore cinq kilos avec leurs bières qui sont super bonnes là-bas, paraît-il que les filles aussi. Il y a une semaine, je me sentais dans la peau de Francis et j’étais près à vous envoyer vers çà .
L’Auberge allemande m’attend puisque je vais ête en collocation, mais, chut, je vous réserve cette future histoire pour un futur post.
Aujourd’hui et après mon week-end enneigé, tout va bien et je préfère vous envoyer une Cloche à fromage (Agapi a le même humour que moi, c’est pour dire).
Le sol est blanc, la neige tombe et je me sens apaisé.

Le problème, c’est que les gens sont contents des services publics

Friday, January 21st, 2005

Article paru dans Charlie-Hebdo N°645 (mercredi 27 octobre 2004)
RÉFORME DE L’ÉTAT
Renaud Dutreil se lâche: « Le problème que nous avons, c’est que les gens sont contents des services publics ».
Devant les ultralibéraux de la Fondation Concorde, le ministre de la Réforme de l’État s’est lâché et a dit tout le bien qu’il pense des fonctionnaires.
Le restaurant Pépita, situé à proximité des Champs-Élysées, était rempli, mercredi 20 octobre, d’une soixantaine de costumes-cravates à la mine cireuse, venus assister à un petit déjeuner-débat avec Renaud Dutreil, ministre de la Fonction Publique et de la Réforme de l’État. Cette conférence était organi­sée par la Fondation Concorde, think tank
ultra­libéral proche de Jacques Chirac. Florilège des déclarations du ministre, sur le thème de prédilection de la droite : « Comment insuffler le changement ».
« Les retraités de la fonction publique ne rendent plus de services à la nation. Ces gens-là sont inutiles, mais continuent de peser très lourdement. La pension d’un retraité, c’est presque 75% du coût d’un fonctionnaire présent. Il faudra résoudre ce problème. »
« À l’heure actuelle, nous sommes un peu méchants avec les fonctionnaires. Leur pouvoir d’achat a perdu 4,5% depuis 2000. »
« Comme tous les hommes politiques de droite, j’étais impressionné par l’adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c’est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques. »
« Le grand problème de l’État, c’est la rigidité de sa main-d’Å“uvre. Pour faire passer un fonctionnaire du premier au deuxième étage de la place Beauvau, il faut un an. Non pas à cause de l’escalier [rires dans la salle], mais des corps. Il y a 1400 corps. 900 corps vivants, 500 corps morts [rires], comme par exemple l’administration des télécoms. Je vais les remplacer par cinq filières professionnelles, qui permettront la mobilité des ressources humaines : éducation, administration générale, économie et finances, sécurité sanitaire et sociale. Si on ne fait pas ça, la réforme de l’État est impossible. Parce que les corps abritent les emplois inutiles. »
« C’est sur l’Éducation nationale que doit peser l’effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique. Sur le 1,2 million de fonctionnaires de l’Éducation nationale, 800 000 sont des enseignants. Licencier dans les back office de l’Éducation nationale, c’est facile, on sait comment faire, avec Éric Woerth [secrétaire d’État à la Réforme de l’État] on prend un cabinet de conseil et on change les process de travail, on supprime quelques missions. Mais pour les enseignants, c’est plus délicat. Il faudra faire un grand audit. »
« Le problème que nous avons en France, c’est que les gens sont contents des services publics. L’hôpital fonctionne bien, l’école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d’une crise majeure - c’est ce que fait très bien Michel Camdessus -, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là ils se recroquevillent comme des tortues. »
EMMANUELLE VEIL

PS: Avant d’assister à ce petit déjeuner-débat, nous avions appelé le cabinet de Renaud Dutreil pour confirmation de l’endroit et de l’heure. Le service de presse nous déclara alors que la conférence était interdite aux journalistes. Elle n’était en fait interdite qu’aux journalistes de Charlie, puisque l’AFP avait été invitée et que, sur place, il y avait RTL, L’Expansion, etc. ! A la fin du débat, lorsque le président de la Fondation Concorde, Michel Rousseau, apprit quel journal nous représentions, il nous demanda de ne plus venir aux réunions de la Fondation Concorde: « Nous n’avons pas besoin de la presse comme vous. »

Let’s begin

Monday, January 10th, 2005

La nuit était calme. Karmapolice de Radiohead filait dans les hauts parleurs. Une étrange lampe d’un autre âge éclairait faiblement le bureau déserté de ces occupants habituels. Le tableau ne cessait de refléter le vide et l’ombre d’une tête aux cheveux frisés s’y dessinait. Une armoire désespérément vide faisait écho à quelques touches frappées de ci de là . Le murmure sourd de l’aquarium emplissait les moments de vide de la chanson. Une boîte d’efferalgan avait perdu son chemin sur l’immensité du bureau où un non moins mystérieux casque reposait près de l’unité centrale. Un poster d’un autre âge n’en finissait pas de se rider derrière le samouraï. Trois bouquins sur le java se lamentaient de ne plus avoir été ouverts depuis bien des jours et quatre disquettes éparses se disputaient la place centrale du bureau. Quatre piles distinctes de documents siègeaient à la droite du samourai. Un étrange emploi du temps dont il semblait que le moment clé soit situé mi-juin reposait sur le tout. 4 lignes sous cet emploi du temps ressemblaient au lignes d’un arrêt dont on ne sait quel jury pourrait disposer. Le samouraï, le regard éteint et et un paquet d’ocb sur sa gauche piqué à un handicapé dont il a allumé le tarpé ce week-end, observait cet écran froid si familier après trois années passées ensemble. Ils savaient tous deux que c’était leur dernière mission et la face du samouraï s’ornait d’un sourire fatigué mais serein. Ce soir, je commence la rédaction.

Bonne année

Thursday, January 6th, 2005

Et voila, il fallait bien en finir un jour avec 2004, c’est dommage car ce fut pour moi une bonne année.
Puisse 2005 être aussi riche en découverte personnelle que 2004. Je ne vais pas m’étendre sur les bonnes résolutions que je tiendrai ou pas pour vous faire part d’une phrase prononcée presque innocemment par un camarade russe qui me tourne encore dans la tête (je vous passe le reste de la discussion pour des raisons de concision sans cire) :

Pour changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même.

C’est tout bête, trop simple presque et pourtant j’en suis pas loin de penser que sa pourrait être ma seule bonne résolution pour cette année. A l’attac !
Pour finir sans transition cette première intervention pour 2005 je rappellerai aussi qu’il y a en moyenne en une semaine autant de mort par la faim qu’il y en a eu avec le tsunami. Ca ne doit décidément pas être assez médiatisable, voire pas assez sensationnel, pour qu’on n’en parle si peu. 25000 morts par jour, le tout sans avoir à retourner des rails de chemins de fer.
Une question en suspend pour l’année : jusqu’où ira notre indécence ?