Au hasard de mes péréginations internautiques depuis mon abonnement à Noos, j’ai redécouvert une part cachée et souvent sous-estimée du cinéma italien. Ce fut d’ailleurs la dernière grande heure du cinéma italien avant effondrement dans les 80’s. Je veux bien sûr vous entrenir du temp magique du soft européen qui balada ses starlettes dénudées de la Thailande à l’Afrique en passant par Hong-Kong. De cette époque glorieuse que j’ai appris à connaître en observant dans ma vingtaine triomphante la petite lucarne sur la sixième chaîne le dimanche, je conserve le souvenir de Laura Gemser à la carrière si atypique.

Laura a fait ses premières armes en devenant Emmanuelle Black après une émouvante scène de massage dans “Emmanuelle 2″. Emmanuelle Black eut beaucoup de chances et beaucoup d’épisodes (dont les noms feraient pâlir d’envie les créateurs de la septième compagnie ou des gendarmes) et me fit découvrir de nombreux paysages et contrées ainsi que diverses cultures qui ont fait de moi ce si avisé citoyen du monde:
Emmanuelle sur l’île tabou
Emmanuelle à Bangkok
Emmanuelle en Amérique
Emmanuelle et les filles Madame Claude
Black Emmanuelle, White Emmanuelle
Emmanuelle et les nuits pornos
Emmanuelle et les derniers cannibales
Emmanuelle autour du monde
Soeur Emmanuelle => je ne l’ai malheureusement pas vu et ne peux vous en faire un compte-rendu qui pourrait enlever tous les soupçons que nous pourrions avoir sur le contenu de ce film
Emmanuelle à la campagne
Emmanuelle la séductrice
Emmanuelle, reine de Sabah
Les nuits érotiques des morts-vivants
Divine Emmanuelle
Emmanuelle en enfer
Emmanuelle, reine du Désert
Emanuelle s’échappe de l’enfer
Laura Gemser était la muse de Joe d’Amato, cher Joe dont le style inimitable allait donner naissance au “soft-gore”, un mélange d’érotisme soft et de fantastique gore. Ainsi on vit la belle Laura se compromettre dans les bras de cannibales dangereux et autre monstres dégoulinants de sang. Cet homme productif sortait en moyenne 10 films par an (sur sa carrière, il dirigea 184 films) et fut l’un des acteurs principaux de cette scène très active qui imposa les canons du soft. Curieusement, Michael Landon (Charles Ingalls si vous préférez) vient chercher Laura Gemser pour tourner avec Priscilla Presley dans un film nommé “Love is forever”. L’histoire ne semble pas avoir retenu ce chef d’oeuvre.

La chose la plus étonnante dans ce type de films est aussi la mise en scène des populations locales. Entre deux scènes, on avait le droit de découvrir des coutumes locales (danses, chants, bouffe, considérations politiques de l’époque), et je me suis toujours demandé si ceci avait pu permettre l’essor du tourisme vers le tiers-monde…
Le genre déclina avec l’arrivée de la VHS et la fin des cinémas érotiques laissant à l’humanité de bien curieux objets cinématographiques synonymes d’une insouciance créative d’une époque qui reste inégalée dans le genre…