Gilou

Daemon et mon DAE

Par Gilou, le 28 April 2005

Mardi soir, à la veille de mon audition de MCF à Bordeaux, je suis arrivé à un point de stress extrême, où se mélaient l’envie de bien faire mon audition, mes scripts qui tournaient sur mon PC pour traiter les 50Go de données pour l’évaluation de nos systèmes et la fatigue accumulée depuis 3 semaines à ce régime. Il faut travailler sous unix pour comprendre ce que je vais dire, mais une fois que j’ai eu fini ma tache principale de préparation de ma présentation, vers 23h30, un processus daemon qui apparemment ne tournaient pas que sur mon PC au labo est revenu me hanter. Au moment où j’allais m’endormir, je me rends compte au fur et à mesure que le script défile que j’ai fait une minuscule erreur, un simple oubli dans une ligne de perl (vous vous souvenez peut être, le langage le plus sympa de la planète). Pas grand chose somme toute, j’aurai du remplacer /10sec/ par /-10sec/ dans une ligne. Mais je ne l’ai pas fait. Pourquoi mon cerveau m’a rappelé ça à ce moment précis, je n’en sais rien, je ne lui en veux que moyennement (s’il avait pu attendre 24h, je ne lui en aurait pas plus voulu). Du coup, j’ai passé une nuit à me morfondre en tournant ça dans ma tête, en alternant les transparents de mon audition avec ce petit tiret qui fout en l’air toutes mes paramétrisations de fichiers.
Le lendemain, j’en pouvais plus du stress, qui c’est calmé finalement tout seul. Trop de stress tue le stress, je vous le dis. Je me promettais d’acheter au retour de Bordeaux un magazine pour me détendre (j’ai envisagé max ou entrevue). Finalement j’ai acheté recording musician, avant le départ, car le père de la musique électroacoustique y faisait la couverture. Et vu que mon audition était précisément pour un poste en collaboration avec de tels compositeurs, je me suis dit, on sait jamais, si y a moyen de pipoter là dessus, c’est toujours ça de pris.
Je vous passe l’audition, qui c’est plutôt bien passée, même si c’est dur de juger de mon oeil subjectivement anxieu, et par la même la lecture du magazine, qui s’est presque aussi bien passée, pour en arriver à la dernière page dudit magazine, qui se termine avec un article sur le DAE: le don à l’étalage.
Il s’agit en fait de types qui ont eu l’idée de s’auto distribuer gratuitement dans les rayons des grands magazins. L’idée est plutôt simple: par exemple, je fais un tube, je le grave sur CDR et je vais déposer mes quelques cd gravés au rayon nouveautés de la fnac. Je trouve ça génial, un peu comme le type qui avait posé son tableau au Louvre sans rien demander à personne. Légalement, rien ne l’empêche, mais concrètement, je ne comprends pas trop pourquoi, les grands magazins n’apprécient pas trop, ce qui oblige à faire ça en douce.
A moi les auchans, les virgin et autres fnac.
La terre est pleine … à craquer !

Vinz

Musik Messe Frankfurt

Par Vinz, le 15 April 2005

Encore une fois, vous vous trompez : je ne suis pas allé à une réunion de musique chrétienne pour je ne sais quel prétexte comme la mort du président du Vatican Johannes Paul der Zweite comme on dit par ici. La Musik Messe Frankfurt c’est le salon de la musique de Francfort, le plus grand salon européen des métiers de la musique, du Dj qui mixe dans son coin, jusqu’à la mamie qui pratique l’orgue lithurgique … on se rapproche de la messe plus “tradi” !

Donc départ samedi matin à 7h17 direction Francfort, l’occasion de prendre le TGV allemand : l’ICE (l’Inter City Express) ; très sympa : chaque place possède une prise jack pour écouter la radio, une serveuse qui passe toute les heures pour savoir si tu veux une bière, la vitesse est indiqué sur un panneau lumineux au dessus de la porte du wagon. Pas mal.
Je me doutais que la Messe allait être quelque chose d’imposant, déjà le salon possède son propre arrêt de métro, l’arrivée se fait directement, après le passage bas obligatoire aux caisses pour régler les 21 euros nécéssaires à l’entrée. Puis la plongée vertigineuse vers les halles s’effectue. Il faut le dire franchement, tu te perds facilement. Heureusement que des hôtesses sont présentes à toutes les entrées pour t’orienter à travers les différentes halles : cuivres et instruments à vent, les cordes, Yamaha, DJ et numériques, guitares et basses électriques, guitares acoustiques, microphones et lights, batteries, et le plus imposant les partitions. Pour vous donner une idée, et comme tout le monde a habité au Mans, la plus grande halle à la taille du Auchan La-Chapelle-Saint-Aubin, et le plus petit (Yamaha) a la taille du hall de gare de Paris Montparnasse.
Après l’emerveillement de la grandeur, viens le moment de se décider quoi voir. Pour ma part, je me suis dirigé vers le stand E-MU pour les remercier d’avoir bien travaillé. La langue officielle c’est l’anglais c’est plutôt cool. Le commercial me rassure sur mon entrée 3L/3R qui est bruitée, tout à fait normal, assure-t-il, elle est couplée à l’entrée Turntable … donc logique qu’elle soit bruitée. Je fais remarquer judicieusement qu’un Warning ou un Nota Bene aurait été bienvenue dans le manuel, ca évite de se faire des cheveux blancs, dont je suis assez fourni d’ailleurs.
Dans le salon, on trouve de tout et pour tout le monde, on trouve beaucoup de manufacturier asiatique, des punks, des rastas, on trouve des djs avec des lunettes bizarres, on trouve pas forcément ce que l’on veut, mais on tombe toujours sur des surprises, le stand Roland/Boss très sympa, les jolis preamps Avalon, mes futures enceintes de monitoring FOSTEX, le Line 6 Bass Pod, les hôtesse des différents stand, le gratteux-belle gueule cheveux longs avec sa veste en simili tigre (torse poil!) accordé avec sa guitare, les silent-guitars de chez Yamaha, deux salles de concerts, une en extérieur, une à l’intérieur ou j’ai pu voir Billy Cobham faire une démonstration pour le Live Sabian Cymbals. Bien sûr, j’ai mangé mes deux saucisses de Francfort à midi ! Au rayon déceptions : Fender impossible d’approcher sans se faire virer par un gros malabar, et Marshall où seulement les Park était à tester.
Bon, la journée a été dure, il faut marcher, discuter un peu, marcher, regarder les djs qui mixent, qui scratchent, les rappeurs, les zicos qui font des démos dans tous les coins, de l’electro la plus artisanale avec des câbles en tous sens, au dj qui gère Fruity Loops la souris dans la main droite, la main gauche sur le potard midi avec la clope.
Le soir, j’ai été un peu déçu de ma journée mais je crois que l’accumulation trajet, fatigue, plus manquer le train du retour, m’a mis dans le down.
J’ai bien fait d’attendre une semaine pour écrire ce post, aujourd’hui ça me semble un super souvenir un peu comme aller à Eurodisney mais avec de la musique partout.

yo

Constitue quoi ?

Par yo, le 9 April 2005

Ce matin, au saut du lit, en allant faire mon marché (des pommes et des crevettes), j’ai eu droit aux militants socialistes qui m’ont sauté dessus. Moi garçon poli, je leur dis que je vais voter non ou aller lézarder à la plage mais que je veux bien écouter les oui-ouiistes. Pour commencer, j’ai droit à une militante qui m’explique que tous les droits fondamentaux sont garantis, je lui objecte que j’ai vu que le droit de propriété n’était pas super bien garanti (pas de réponse sur le sujet). Elle se lance alors dans une grande diatribe pour m’expliquer que même si je n’aime pas un article, c’est pas une raison de repousser la constitution et surtout son “esprit”. Parce que comme elle me le dit, les articles qui ne vont pas c’est ceux que les 6 pays socialistes ont consenti au 19 autres non socialistes. J’objecte que cette vision des choses est parcellaire car les autres socialistes n’ont pas forcément la même vision du socialisme que le parti français (pas de réponse) et que la géopolitique européenne est loin de s’incarner dans des pseudo-rivalité droite-gauche telle que la ridicule constitution française nous y oblige (pas de réponse). Elle m’explique alors que le traité c’est comme une assurance auto que l’on signe, il y a toujours des clauses qu’on aime pas. Je lui réponds alors qu’il y a le choix de voir s’il y a d’autres assurances. Elle me répond alors que son exemple “vaut ce qu’il vaut”. Je la sens désemparée et elle me dit: “il faut que vous parliez avec Stéphane, il va vous convaincre”. Me voilà présenté au Stéphane Le Foll, député européen de son état et directeur de cabinet de François Hollande, “C’est Yo, il est beau, il est jeune, mais il va voter non ou aller à la plage!!”. Il me serre la pogne, je ne la dédaigne pas (Philippe Teutsch se tient à mes côtés car il est aussi supporter du oui et fait campagne avec le beau et grand Stéphane, beau comme un Vinz si vous voyez ce que je veux dire).

Première réponse de Stéphane: “Ha s’abstenir, beaucoup le feront ce jour là.” Il se renseigne un peu sur moi, je le renvoie de suite à Philippe qui m’introduit (Philou partira bien vite faire son marché). Moi, je ne demande rien sur lui. Autour de nous, sa cour: un mec de framatome qui comprenait de travers tout ce que je disais et répondait que des trucs qui pouvaient me pousser à voter non (un subtil regard de son chef lui a fait comprendre de ne pas trop en rajouter), un industriel qui me parla du textile (j’y reviendrai), un militant qui disait que j’étais jeune et que les jeunes aiment dire “oui” (j’ai failli répondre surtout quand on les encule mais je suis un garçon présentable ne l’oublions pas et cela aurait coupé la communication) et qu’ils n’ont pas peur de l’Europe (je lui dis que je n’ai pas peur mais que je voudrais autre chose qu’un empire technocratique), et une militante (pas celle qui m’a emmené au Stéphane, elle est partie sans demander son reste) qui ponctuait les interventions de son chef par des “ha j’espère que ça vous fera voter oui” (souvenez-vous en car je ne remettrai pas sa ponctuation par la suite).

Donc voilà, je prends le contrôle des débats et déboule sur “à quoi ça sert cette constitution ? Quels sont donc les droits qui ne sont pas déjà inscrits dans les constitutions des autres pays ?”. Moment de réflexion, Stéphne observe le sol, puis: “Hé bien en Hongrie, depuis la chute du mur, les gouvernements ont mis en place des politiques néo-libérales et le syndicalisme y est inexistant. La constitution va sans doute permettre l’émergence du syndicalisme” (ici je me vais avoir en beauté (hé oui, le saut du lit), je ne lui ai pas demandé si l’explosion économique de la Hongrie et l’amélioration rapide du niveau de vie (entendu comme niveau qualitatif: les gens gagnent de l’argent pour pouvoir acheter des trucs) n’était pas la cause de cela). Filou, il embranche sur le syndicalisme et me dit que majoritairement, les syndicats votent oui (la CGIL et la DGB et leurs effectifs puissants en tête). J’objecte que la CGT ne le fait pas et je lui fais remarquer (pas complètement endormi non plus) que la structure du syndicalisme est très différente de pays en pays. Il me répond que la constitution va aider à l’harmonisation du syndicalisme en Europe. Je lui dis alors qe je ne vois pas l’intérêt de ceci et qu’il est tout à fait normal qu’il existe diverses formes de syndicalisme suivant les cultures. Filou (il est fort ce lascard, de plus il fait trois têtes de plus que moi alors bon vous voyez le rapport de force physique, en plus j’ai mal au jmbes depuis que j’ai niqué mes cuisses hier), il attaque la non représentativité de la CGT et de ses quelques militants (qu’il décrit comme un vulgaire machin issu de l’anarcho-syndicalisme (si si, ça m’a fait plaisir que l’on se souvienne en ce petit matin d’avril des anars) qui n’a qu’une culture d’opposition.. Malin (mais pas assez, j’aurais pu attaquer sur la représentativité du PS et de ses 120000 adhérents, un nain à côté de la CGT), je contre attaque : la structure du syndicalisme français est bloquée par les clauses de représentativité (CGT, CGE-CGC, FO, CFDT, CFTC sont les seuls interlocuteurs du gvt et du patronat depuis une loi de 1946, les autre syndicats n’ont pas voix au chapitre les SUD par exemple). Il me dit: “Mais tu as raison et d’ailleurs dans le programme de 2007, le PS va s’attaquer à ce problème”. Je m’exclame:”Hein, vous allez enfin virer les clauses!!”. Le mec qui comprend rien de ce que je dis essaie de repartir en inversant mon discours et se met à parler des effectifs des syndicats. je lui dis “Stop!!” (des Dieux, je coupe le sifflet à un socialo, que du plaisir) et demande à Stéphane de répondre, il me dit que effectivment le PS va s’attaquer à ce problème. Je lui dis qu’ils n’en auront pas le courage (pas de réponse).

Il profite du blanc pour me relancer sur un nouveau sujet: l’écologie. il me fait remarquer que lui il a peur de l’effet de serre et des kérozènes qui tombe du ciel (je souris) et il me dit que l’Europe sera une force pour imposer l’écologie au monde (vous voyez vers où il m’emmène ??). Je lui parle alors du développement et que je trouve bien hypocrite que nous les premiers pollueurs aillent imposer des lois aux pays en développement qui eux ont besoin de se construire des usines. Vlan, il me coince en me présentant son mec du textile qui m’explique que grâce à des réglementations européennes les usines du Maghreb ont été obligées de se conformer à des normes et il me dit que bientôt ce sera pareil pour les chinois. Il me dit, on va les obliger à produire écolo et à consacrer une partie de leurs budgets à l’environnement (l’argument est léger comme une plume mais bon, je préfère qu’ils bouffent mes amis ouvriers chinois).

Le débat reprend alors sur la place de l’Europe dans le monde (c’était là où il voulait m’emmener) et qu’il faut que les 485 millions de personnes peuplant l’Europe se regroupent pour former un bloc face aux autres blocs continentaux que sont la Chine, L’Inde, les USA et bientôt l’Amérique du Sud. Je lui dis que je n’en vois pas l’intérêt, qu’il se place dans une démarche d’opposition entre des blocs (ça me rappelle “1984″, mais je ne lui en fais pas part et choisis de rester sur son terrain). Position que je juge inconsistante et puérile. Il me rétorque que non il ne s’agit pas d’opposition mais d’influence et de me citer la mini réussite de l’UE d’avoir fait signer Kyoto par Poutine, je m’esclaffe. Il me dit que voilà une petite victoire de l’Europe (je pense ha ben si y a déjà des victoires pourquoi s’emmerder à vouloir changer la constitution).

Le débat repart aussi sec sur les institutions européennes: je lui dis voilà il y a la commission qui réglememente tout ce qui est possible et imaginable face à un parlement fantoche (à ce moment, j’avais oublié que j’avais un député européen face à moi). Fier comme un paon, il m’explique la commission édicte des lois que les états peuvent suivre ou ne pas suivre s’ils le veulent (ici, il a menti pour choper le gogo, et il suffit de regerder euronews tous les matins à 8h10 pour voir les procès que la commission intente aux états pour non-respect de règles qu’elle édicte, je sens que la conversation va se terminer). Je soupire devant ce mensonge et là, il tente l’assaut final par le “rêve européen” et me décrit (sic!! les enfants): un monde uniformisé de Brest à Brest-Litosk où tous les citoyens seraient identiques, un monde sans concurrence, sans diversité. J’objecte alors: mais que deviendraient les habitants dans ce monde uniformisé où naître à Brest serait la même chose que naître à Brescia, où serait la liberté de mouvement, la liberté de s’organiser comme on le souhaite, la liberté de cultures différentes et si tout est uniformisé, où serait la liberté de créer ? Non monsieur, me dit-il, “moi je suis socialiste, je fais de l’uniformisation sociale”. mais je lui dis, c’est impossible: les niveaux de vie sont disparates (pourquoi obliger à hisser des niveaux de vie ? ca n’a pas de sens!! Il faudrait artificiellement faire exploser les prix et exploser tout aussi artificiellement salaires and co (niveau de vie au sens quantitatif: ton niveau de vie se résume alors à ce que tu gagnes et non pas l’adéquation entre ce que tu gagnes et ce que tu consommes décrite plus haut), les particularismes régionaux sont des choix originaux de société et de développement, pourquoi les contraindre et imposer la même marche à tout le monde ? “Car il faut uniformiser!!” me répond t’il.

La conversation se meurt là dans un combat uniformiste autoritaire contre créatif libertaire. Phillipe Teutsch revient de son marché et propose d’aller boire un verre. Mes six socialos bougent au bar. “ha j’espère que ça vous fera voter oui” me dit pour la dernière fois la petite militante souriante. Je vais vers le haut du marché, Le Foll se retourne alors et me propose un verre de loin. “Non merci” fut mon dernier mot à son adresse et il résume mon opinion.

Bonus track: Michel ne dit pas que des conneries

Gilou

Post de merde

Par Gilou, le 7 April 2005

Je me rappelle dans ma jeunesse estudiantine et enfumée être allé dans une émission télé, un truc comme “Que le meilleur gagne” avec Naguy la Coke en présentateur. Bref, je ne vais pas me lancer dans une peinture sociologique de ma vie, mais je me souviens qu’il y avait des chauffeurs de salle qui venaient faire des sketchs avant que ça commence pour nous mettre de bonne humeur. Après, durant l’émission, comme si ça n’avait pas suffit on avait quand même un type avec une pancarte !! applaudissez !! Autant de spontanéité à l’époque m’avait déjà bien refroidi sur les émissions de variétoch (et les autres).
En même temps, on était déjà dans la période de séries télés avec les rires en fond pour bien souligner les moments tenus d’être drôles. Apprenez donc à être drôle en regardant la télé, à raison de 3 heures par jour, ça devrait rentrer facilement (c’est comme tout).
En passant un peu de temps sur un forum, je m’aperçois qu’on en n’est pas si loin au niveau de la finesse du style. Chaque réponse est ponctuée d’un smiley, d’un lol ou d’un mdr comme si on était trop con pour saisir l’humour, ou ne pas le saisir qund bien même ça ne serait pas drôle. Putain, merde, ça me fais chier !
Un autre rêve de liberté qui s’en va, je rirai donc quand vous l’aurez décidé, m’énerverai sans m’étendre plus qu’une boule rouge avec deux yeux et les dents serrés.
ps: vous aurez peut être aussi noté dans ce post mon absence quasi totale de finesse de style. Je me mets au goût du jour.

Gilou

Sueur chaude

Par Gilou, le 1 April 2005

Que dire quand le destin s’en mêle, que penser ?
J’ai eu plus de contretemps hier en une demie heure que depuis que je suis rentrer du Pérou.
Hier jusqu’à 18h30, tout allait pour le mieux, j’ai relié mes dossiers en vitesse grace à une thésarde qui m’a montré comment utiliser les reliures thermoquelquechose. De biens beaux dossiers achevés vers 16h. Après, une pause café avec l’équipe, puis une deuxième avec un pote en train de finir son dossier, puis je remplit mes enveloppes (ça c’est vraiment chiant) pour finir vers 18h avec un début de crampe au pouce comme dans le temps où je jouais du hard pendant plusieurs heures. Je descends du bus vers 18h20 et j’aperçois à l’autre bout de la place de la république les grilles baissées du bureau de poste. C’est tellement irréaliste que je me dis qu’ils ont simplement changé l’entrée du bureau. Je m’approche de la petite pencarte d’indication sur la vitre pour tomber sur un: “Le bureau de poste fermera exceptionnellement jeudi 31/03/2005 à 18h, Merci de votre compréhension, la direction”. Là plus qu’une grosse sueur froide, c’est un énorme sentiment de lassitude qui m’envahit, couplé il est vrai d’une grogne certaine (une indication vers le bureau le plus proche ouvert aurait été sympa). Et puis forcément cette question: “faut-il voir là un signe du destin ? est-ce que je ne ferai pas mieux d’en rester là ?”. Vu que ça fait quand même deux semaines qu’un stress indicible me réveille le matin à 7h30 (bon pour moi, c’est tôt), que j’ai tout relié et tout bien rempli les enveloppes comme il faut, je ne laisse pas tomber. Tout ça à pied car exceptionnellement aussi, j’avais opté sans raison évidente pour le bus plutôt que le vélo. Je me dis dans un moment d’abandon que peut être le bureau pas très loin de chez moi aura pris le relai de cette heure manquante, eux qui ferment tous les jours à 18h. Je n’y croyais pas, mais vu que j’avais déjà basculé dans l’incroyable, pourquoi pas. Pas de miracle, et je me retrouve à rentrer en courant chez moi, à sauter sur les pages jaunes, avant de filer à la cave chercher mon vélo. Juste le temps de regonfler ma roue qui est un peu crevé et que je n’ai pas pris le temps de réparer. Comme si tout était presque trop facile jusque là, voilà t’y pas que l’embout de ma pompe à vélo a explosé en 4 morceaux dont je ne soupçonnais même pas l’exsitence. Le temps d’un sourire d’incompréhension et je pars sur mon vélo, la roue arrière à plat en direction de la gare, en faisant quand même une petite prière pour ne pas me faire écraser sur la route (j’avais plus grand chose d’autre à quoi me rattacher). Je suis finalement arrivé un peu réchauffé justeavant la fermeture et mes dossiers sont partis, le cachet de la poste fera foi.
Bon, je pourrai faire comme Proust et continuer plusieurs pages sur ces quelques minutes, mais je m’arrête là, car le temps de lecture n’a pas toujours l’élasticité d’une madeleine trempée dans le thé.
Je ne vous parlerai donc pas de cette grosse goutte de sueur que j’ai senti couler sur mon front, que l’employé de la poste a regardé couler sur mon front, ce pendant un temps infini, avant qu’elle ne s’écrase à quelques millimètres de la feuille de recommandé, nous recentrant tous les deux sur l’objet de ma présence dans cet espace public bleu et jaune ouvert plus tard que d’habitude. Je parierai que c’est ce micro regard échangé après la chute qui nous a tous les deux raccrochés à l’oscillation imperturbable du quartz.
Au final, j’en tire une bonne leçon, et Bertrand m’en a remis une deuxième couche au téléphone hier soir : do it or not to be.
Du coup hier soir, j’ai fait mes courses, réparé ma roue de vélo (en attente de gonflage), fait ma déclaration d’impôt et amené mes bouteilles au verre, avant d’aller voir un match d’impro et un concert de trip hop, pour m’endormir en commençant un petit livre qui m’a l’air bien intéressant de cynisme et de bilan sur notre génération: “Archimondain, jolipunk”.
Un vrai coup de calgon ces dossiers.

Gilou

Art mineur et syndicats

Par Gilou, le 10 March 2005

Un petit message pour vous dire deux choses.
Tout d’abord, du neuf dans la musique avec deux chansons d’artistes en devenir remasterisées par la prod:

  • un superbe morceau de Dave La Rousso: Haricot - Merci mon Davo et longue vie à ton aw16g
  • ma dernière chanson: Quand je B… avec du craquage à la fin, mais qu’est-ce que c’est bon

Ensuite, j’aurai voulu avoir le temps de faire un post sur les flux RSS, malheureusement je ne l’ai pas donc je vous envoie . Une raison de plus d’utiliser firefox qui gère les bookmarks dynamiques, c’est-à -dire que vous avez l’actualité du site accessible sous forme de bookmark sans avoir besoin d’aller sur le site.
Comment faire me direz vous ? Menu Marques-pages(bookmarks) -> gérer les bookmarks -> créer un bookmark dynamique: puis voici quelques adresses:

  • Le Monde: http://hyperlinkextractor.free.fr/rssfiles/lemonde.xml
  • Libé: http://www.liberation.fr/rss.php
  • Le monde diplo: http://www.monde-diplomatique.fr/recents.xml
  • La vie des uns, l’avis des autres:
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    • dernier comments: http://gilles.gonon.free.fr/blog/wp-commentsrss2.php

Il y en a plein d’autres, des annuaires rss et sous firefox vous avez une petite icone en bas à droite de la fenêtre quand un site peut être syndiquer pour ajouter un bookmark.
J’ai plus que jamais l’impression de vivre dans le futur.
Have a nice day on Earth !